DIFFICULTE DE COMMUNICATION DANS LE COUPLE: la malédiction du savoir
Une expérience pour comprendre
Le Jeux du BATTEUR et de L’AUDITEUR.
d’après l’expérience d’ Elisabeth Newton en 1990
Le BATTEUR doit faire reconnaître des chansons en tapant sur une table à L’AUDITEUR. Si on se place à la place du batteur qui a en tête le titre de la musique et la mélodie qu’il doit faire deviner à l’autre “c’est évident l’autre va trouver très facilement”. Mais qu’en est il si on se place à la place de l’AUDITEUR qui n’a aucune information et doit se baser uniquement sur le morse du BATTEUR sur la table. Tentez l’expérience sur plusieurs musiques et vous observerez que la grande majorité du temps l’AUDITEUR ne reconnaît pas la musique et Le batteur ne comprend pas.
Le parallèle dans nos vies
Nous sommes tous au cours de notre vie, amenés à apprendre des choses ( c’est d’ailleurs la base de notre évolution) , à faire grandir nos techniques, nos connaissances sur certains sujets qui nous attirent. Notre cerveau et notre inconscient enregistrent des informations qui une fois passé l’apprentissage deviennent une évidence et une maitrise naturelle. Mais derrière la maitrise se cache bien souvent une triste réalité . Elle crée une distance avec l’autre qui ne maitrise pas. On devient alors parfois donneurs de leçons face à l’autre en oubliant une chose importante, “il ne sait pas”. Ce qui pour nous coule de source est un raz de marée d’informations nouvelles pour l’autre. Notre rang de sachant nous fait oublier que nous avons été à la place de cette personne, qu’il fut un temps où nous aussi étions en plein apprentissage.
Ce qu’il y a de paradoxal avec le savoir c’est qu’il peut nous déshumaniser et nous faire perdre toute empathie et compréhension de l’autre, c’est d’ailleurs ce à quoi font face de nombreuses personnes HP, Autistes chercheurs, professeurs, les ados en pleine rebellions mais aussi thérapeutes. La culture du savoir est très courante dans notre société et nous est largement inculqué comme étant la clé de la réussite et de l’intelligence. Au rang des insultes suprêmes “Je ne sais pas”. Combien de personnes se sont retrouvées dans la peur d’évoquer cette simple phrase pour ne pas paraitre “Con”. Pourtant derrière ces mots réside un trésor trop peu mis en lumière : il y a une possibilité de découvertes, de réponses, de questionnements, qui ouvre au monde et à sa richesses, une capacité à remettre en question et aller découvrir, rencontrer, d’autres vérités
Se reconnaitront ces personnes dont les pensées ont tout d’une œuvre abstraite qui s’étend en arborescence au delà de la boite crânienne. Se détacher d’un savoir devient alors impossible et prendre la place du non sachant aussi. Le sachant regarde au travers de son seul prisme comme si tout le monde voyait la même chose. Et pourtant c’est en celui qui sait que réside le pouvoir de s’adapter C’est aussi en cela que l’on reconnait un bon pédagogue d’un mauvais, Retransmettre son savoir en s’adaptant à l’autre et ses capacités. On peut faire le parallèle dans notre vie intime, avec notre histoire de vie, nos traumatismes nos émotions ce qui vit en nous et en personne d’autre. Combien de relations se construisent sur cette malédiction. L’un qui sait et l’autre qui ne sait pas, l’un qui comprend, l’autre qui ne comprend pas.
Pour en sortir
Alors il serait important de se rappeler que toute souffrance de savoir ne devrait en rien nous défaire de notre humanité, tout autant qu’elle ne devrait pas légitimer le toxique caché derrière l’hyper-empathie, l’hyper adaptation. Le savoir n’est une malédiction qu’à la condition de lui donner tout le pouvoir.
Mais on peut tout aussi bien retourner la situation et prendre conscience que parfois, c’est aussi la personne qui sait qui fait face à l’incompréhension, l’intolérance, le jugement, le rejet de l’autre.
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