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Pourquoi parfois on ne se comprend pas ?

La communication est quelque chose de bien plus complexe qu’il n’y paraît. Elle met en scène différents éléments qu’il convient d’analyser pour comprendre ce qui peut se jouer derrière cet acte quotidien.
Il y a d’abord des acteurs :
Un émetteur et un récepteur.
Et ensuite un signal complexe : le message.
Commençons par décrire le message :
Il est constitué de plusieurs choses : une suite de mots mais également d’une rythmicité , d’une intensité , d’une intonation, et il y a tout ce qui accompagne le message ( les signes corporels)
On décrit cela en parlant du verbal , du para verbal et du non verbal.
Une phrase prononcée pourra avoir un sens complètement différent en fonction de ces différents éléments.
Par exemple dire :
J’ai soif ou je meurs de soif ne résonne pas pareil .
Mais si vous dites j’ai soif en ayant les yeux fermés, le souffle court dans un murmure , en vous tenant le gorge et tout le corps en tension n’est encore une fois pas la même chose n’est ce pas ?
Pourtant sur le papier ce sont les mêmes mots.
Un message est enrichi de chacun des éléments et peut en apparence être plus clair si il possède ces 3 éléments.
C’est pour cela qu’il est parfois plus difficile d’interpréter un message écrit car il n’est pas « nuancé » ou éclairci par le non verbal et le para verbal , il est plus « neutre » car dépossédé d’une certaine intentionnalité de l’émetteur .
Maintenant si on étudie les acteurs les choses se complexifient davantage encore.
Le récepteur n’est pas une machine excempte d’émotionalité écoutant une suite de mot … ce ne sont pas nos oreilles qui entendent mais notre cerveau qui interprète des signaux en les comparant à sa banque de donnée ( mémoire ). Et cette banque de donnée est chargée d’expériences plus ou moins agréables, de conditionnements, de représentations cognitives …
Par exemple si je vous demande d’imaginer un cheval, je suis persuadé que vous ne voyez pas le mot « cheval » mais une représentation qui vous appartient pour décrire, visualiser ce cheval. ( qui n’a de commun avec la mienne que le sens « cheval »)
Il est impossible dans certain cas de savoir si l’on voit le monde de la même façon à part la référence qui nous a été donné pour transcrire la perception qui nous est présentée.
Peut être que votre représentation du « rouge » correspond à la représentation du « vert » pour quelqu’un d’autre, le seul point commun c’est le mot appris qui décrit ce que j’observe dans cette situation commune.
Un autre exemple c’est que nous avons un mot pour décrire la neige , là où certaines communauté en ont des centaines liés à une description plus précise de la neige .
Ainsi le mot perçu va activer chez nous des choses particulières liées à notre histoire. Générer des activations émotionnelles , des réflexes de défenses , d’agressivité si cela touche des blessures ou des traumas vécus …
En plus du mot choisi , se peut être aussi le para verbal ou non verbal qui va générer ses interprétations qui peuvent être très éloignées de ce qu’a voulu dire l’émetteur .
Ce qui est vrai pour le récepteur , l’est de la même façon chez l’émetteur , son histoire va imprégner son discours. Évidemment que si il parle d’un sujet qui active une insécurité , une mémoire traumatique , cela va marquer son discours parfois même inconsciemment sur les aspects verbaux mais aussi para et non verbaux .
Vous commencez certainement à comprendre tous les malentendus , les fausses interprétations qui peuvent s’immiscer entre deux personnes .
Bernard Werber le résume avec cette citation :
« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. »
Une bonne communication dans une relation n’est pas une communication parfaite car cela est impossible, mais c’est plutôt que de prendre pour soi et de rester dans un malentendu , de tenter ENSEMBLE de mettre encore plus de lumière, encore plus d’énergie à rester en lien , à faire en équipe , à chercher à comprendre le point de vue de l’autre et à le respecter. À parfois être d’accord de ne pas être d’accord tout en se sentant valorisé , et avoir sa place dans la relation .
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